Un billet d'humeur de Ninon Léandri
Le versement mobilité est une des 20 ou 30 ponctions qui s’appliquent à votre salaire brut pour en faire votre salaire net. Il est destiné à financer les infrastructures de transport en commun et le taux appliqué dépend de l’entité géographique appelée « Autorité Organisatrice de la Mobilité (AOM) ».
Au commencement était un calcul relativement simple : un salarié est rattaché à un employeur dont l’adresse détermine une AOM, qui fixe le taux de ponction. Je suis embauchée à Dijon, je paye le taux de l’AOM de Dijon.
Puis de « brillants cerveaux de notre merveilleuse administration payés par nos impôts » ont trouvé que c’était trop simple pour être juste.
Alors les entreprises ont eu le droit d’appliquer le taux de l’AOM du lieu de travail de l’employé et non celui de l’AOM de leur entité de rattachement. Je suis embauchée à Dijon, mais je travaille à Rennes, mon entreprise peut payer le taux de Rennes. Ou de Dijon.
Comme elle veut. Elle peut OP-TI-MI-SER.
Naturellement, de nombreuses entreprises de conseil en fiscalité ont compris qu’il y avait de la place pour sucer un peu de cet argent public, en facturant aux entreprises un pourcentage de l’économie générée par l’optimisation du choix des villes, donc des AOM.
Puis, quelques années après, de « brillants cerveaux de notre merveilleuse administration payés par nos impôts » ont trouvé que c’était très juste mais plus assez juteux.
Alors les entreprises ont eu le droit d’appliquer le taux de l’AOM du lieu de travail de l’employé et non celui de l’AOM de leur entité de rattachement, à la nouvelle condition que cet employé ait travaillé sur ce lieu 3 mois de rang sans discontinuer…
Est-il seulement nécessaire que je continue, ou vous aussi vous venez de voir un lapin blanc ?
Oui, sans doute pour préciser que non contents d’avoir créé de l’entropie, il faut désormais contrôler cette entropie : l’argent public (ressource manifestement inépuisable …) est donc utilisé pour payer des commissaires à la question de l’entropie (contrôleurs URSSAF) qui viennent jouer les Torquemada des temps modernes dans nos entreprises décidemment trop compétitives.
Le valet de cœur sera condamné pour le vol des tartes.
Je rêve du réveil ! Le réveil de nos élites qui oseront supprimer purement et simplement cet empilement d’absurdités couteuses, et revenir à une feuille de paie allégée avec une ponction lisible, et sûrement moins élevée.
Je rêve du jour où le fameux « dégraissage de mammouth » survivra au premier jour du reste de leurs mandats.
Alice ! Au secours !
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