Réservée aux clandestins, le coût de l’aide médicale d’État ne cesse de grandir

 Selon le rapport d'une députée, l’aide médicale d’État a coûté 1,2 milliard d’euros aux contribuables en 2022 et l’addition ne cesse de s’allonger.

Juste du bon sens : la députée LR Véronique Louwagie (LR) appelle à réformer l’aide médicale d’État (AME) pour la recentrer sur les « soins urgents » et alléger le fardeau budgétaire qu’elle fait peser sur les épaules des contribuables.

L’AME permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins gratuit (100% des frais médicaux et hospitaliers couverts) à condition de séjourner en France depuis au moins 3 mois.

Ses bénéficiaires (+ 5,9% entre 2021 et 2022) échappent au parcours de soins coordonnés.

Selon le rapport parlementaire de Véronique Louwagie, l’AME coûte de plus en plus cher.

Si on intègre les frais de gestion du dispositif et des créances irrécouvrables des hôpitaux laissées par certains clandestins, le coût de cette béquille sociale s'élevait à 1,2 milliard d'euros en 2022.

Et, « en l'absence de réforme, ce montant devrait continuer de croître durant les prochaines années », alerte Véronique Louwagie.

Au 30 septembre dernier, ce viatique médical profitait à 403 144 personnes. C’est 20,5% de plus qu’en 2019.

Pour limiter le coût du dispositif, la députée LR propose de recentrer l'AME sur les soins urgents ou, à défaut, de redéfinir le panier de soins disponible pour en exclure certains gestes médicaux.

De l’AME à l’AMU ?

Il y a quelques semaines, la sénatrice LR du Var Françoise Dumont a aussi proposé de remplacer l’AME par une aide médicale d'urgence (AMU).

Aujourd’hui, hormis les cures thermales, les actes techniques et les examens de biologie médicale spécifiques à la procréation, tous les soins sont disponibles à la carte.

En 2021, le système a été durci, mais à la marge, sans effet retour.

L’AMU recentrerait la solidarité française sur la prise en charge des situations les plus graves et sous réserve du paiement d’un droit de timbre par les personnes prises en charge.

La gamme des soins accessibles sans frais serait réduite à certains cas comme la grossesse (et ses suites), le traitement des maladies graves et des douleurs aiguës, ainsi que les vaccinations réglementaires à des fins prophylactiques.

De même l’accès au statut d’« étranger malade » serait durci.

Ce passe-partout médical ne serait délivré que si « le défaut de prise en charge médicale fait peser sur le pronostic vital de l’étranger ou l’altération significative de l’une de ses fonctions importantes ».

Le but est de restreindre l’offre de soins accessible à aux ressortissants de pays développés proposant des soins de qualité équivalente à celle de la France, les contribuables n’ayant pas à financer les défauts de prise en charge de pays tiers.

Le gouvernement se soucie aussi de l’AME mais pas pour limiter son empreinte budgétaire : une étude réalisée par le ministère de la Santé et « la » défenseur des droits s’inquiète de la tiédeur de l’accueil réservé aux bénéficiaires de l’AME quand ils cherchent à contacter les professionnels de santé…