La mort de Samuel Paty décapité en 2020 par un islamiste à proximité du collège de Conflans-Sainte-Honorine où il enseignait l’histoire-géographie a abouti à l’hypertrophie du secrétariat général du Comité interministériel de la prévention de la délinquance auquel a été adjoint une branche anti-radicalisation (SG-CIPDR).
L’action du SG-CIPDR, rattaché à Matignon, vient d’être évaluée par la Cour des comptes.
Elle dénonce la gestion et le caractère primesautier des actions menées par cet organisme alimenté par de l’argent public.
Conduite des politiques « insatisfaisante », structure « sans existence réglementaire », gestion des crédits « défaillante » : il est impossible de faire un compte-rendu exhaustif de ce rapport à charge de 90 pages, mais deux exemples en révèlent la teneur.
La Cour pointe notamment du doigt la gestion du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), le véhicule financier du secrétariat général.
En 2022, il a consommé 74,7 millions d’euros d’autorisations d’engagements et 75,5 millions d’euros de crédits de paiement.
Ce fonds est une tête d’arrosoir, un pulvérisateur d’argent public. Il est déconcentré au niveau préfectoral qui répartit ensuite 95% des fonds alloués entre les départements.
« L’analyse des procédures de gestion du fonds fait apparaître de graves insuffisances », souligne la Cour des comptes en relevant « (…) un niveau de maîtrise insuffisant des procédures d’instruction, d’exécution des crédits et de contrôle des bénéficiaires ».
Sur la période 2020-2022, une grande partie des subventions accordées l’ont été malgré des dossiers mal ficelés.
Dans la ligne de mire : le fonds Marianne créé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, pour lutter contre le séparatisme.
Épinglée dans un rapport de l’Inspection générale de l’Administration (IGA), sa gestion a provoqué la démission du général Christian Gravel, secrétaire général du CIPDR de 2020 à 2023.
La procédure d’attribution des subventions du Fonds Marianne témoigne d’une « absence globale de rigueur de la part du SG-CIPDR caractérisée par des anomalies récurrentes et manifestes, tant dans la production des pièces que dans l’allocation des crédits », confirment les magistrats financiers.
La gouvernance du CIPDR est un autre exemple. Les magistrats alertent sur sa gouvernance en déplorant des réunions épisodiques et une absence de reporting au Parlement alors que l’édition d’un rapport annuel était initialement prévue.
Cette entropie administrative du CIPDR va de pair avec une hausse des agents affectés.
Les effectifs du secrétariat général sont passés de 23 agents à 65 entre 2018 et 2022, alors qu’il ne dispose d’aucun statut propre.
L’organisation et la gestion du CIPDR appellent une remise en ordre rapide, ce que recommandent les magistrats financiers. Il pourrait finalement prendre le statut d’une délégation interministérielle.
Mis en cause dans la gestion opaque du fonds Marianne, Christian Gravel secrétaire général du CIDPR était président de la Miviludes rattachée au ministère de l'Intérieur en 2019. la Miviludes est sous la présidence du CIDPR.
Le contribuable est donc en droit de poser des questions concernant les actions de la Miviludes pour lesquelles elle reçoit de l'argent public, surtout quand on découvre la campagne lancée par le ministère de l'Intérieur contre "les dérives sectaires", terme fourre-tout pour semer la peur dans le pays, désigner un groupe dont les idées semblent bizarres et ses membres à la vindicte publique et justifier ainsi leur traitement discriminatoire par l'Etat et la société. En réponse à ces appels à la délation, les "signalements" vont augmenter, les médias, sous l'emprise de la Miviludes et des associations qui se gavent sur le dos du contribuable, pourront annoncer sans rien vérifier un "record" de "signalements" alors que bizarrement les plaintes et les procès n'augmentent pas.
Dans la même veine, nous avons aussi la Miviludes que Christian Gravel a présidée, instigatrice du projet de loi sur les dérives sectaires. Ce projet liberticide, et en particulier l'article 4, a réussi à fédérer toutes les oppositions autour de lui. On a l'impression que l'argent public sert avant tout à des lobbys (souvent proches de l'industrie pharmaceutique) pour faire taire toutes les voix discordantes qui pourraient empêcher Bigpharma de prospérer.
Notre République n’est pas avare de prébendes. Il est permis de penser à la Miviludes censée luter contre des "dérives sectaires" qui doivent se compter sur la moitié d'une main. Le procédé reste toujours le même : médiatiser une pseudo menace, surjouer l'effroi, puis réclamer des fonds publics pour en venir à bout et sauver ainsi le brave contribuable de l’anéantissement qui le guettait. Le procédé devient lassant, surtout avec 3 000 milliards de dettes.
Ce pouvoir est anémique à peu près sur tout, à part quand il s'agit de collecter des impôts. Là, il y a toujours disponible une canule plus grosses que la précédente.
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