À Francheville (Rhône), au fond d’un vallon, la ruette Mulet, presque chemin vicinal, traverse l’Yzeron, affluent du Rhône. En général, l’Yzeron n’est ici qu’un modeste ruisseau de 3 m de large.
Historiquement la traversée s’effectuait à gué avec 20 cm d’eau, voire à sec, ou par une passerelle rudimentaire : 1,6 m au-dessus du lit, 1,4 m de large, garde-corps simples, rampes d’accès rectilignes… passerelle largement suffisante pour la maigre fréquentation du secteur (une vingtaine de passages par jour).
Périodiquement, l’Yzeron en crue inondait ce fond de vallon de façon plus spectaculaire que dangereuse. Afin de parer à une hypothétique crue centennale, le lit d’expansion a été endigué à 28 m de large par des murs d’environ 1,7 m de haut de chaque côté.
Pour réaliser les travaux, la passerelle avait été supprimée assez longtemps avant ces travaux sans que la population n’en souffre particulièrement. Mais son remplacement avait été laissé de côté : parce que relevant d’une autre compétence ?
La modeste passerelle ne pouvait manquer d’être regrettée. D’où récemment un projet à la limite du grandiose:
Le tout dans le respect des diverses exigences quant à la qualité de l’eau, au cas d’inondation, à la proximité des « vestiges du vieux château » (ruines du XVIIe siècle, dépourvues d’intérêt historique ou architectural).
Au final, un très beau projet avec nichoirs à chauve-souris, passage pour la petite faune, végétalisation de l’accès, garde-corps ajourés, escalier de raccourci, « compensation » de l’emprise des ouvrages sur la capacité d’écoulement en cas de crue centennale…
Conception et planification de grande qualité.
Résultat : un cheminement de 110 m pour le coût de 1,5 million d'euros, discrètement omis en présentation publique.
Plan de projet retenu. Voir sur www.svf69.fr
Le prix global, à l’issue d’un appel d’offres, est manifestement élevé pour la fréquentation du lieu. Le fait que la livraison soit prévue pour fin 2024, n’interdit pas un regard critique à la recherche d’économies, en proposant, par exemple :
Cette dernière proposition surtout est combattue, avec une feinte compassion, au nom d’une intransigeante exigence d’accessibilité universelle, assortie de menaces pénales !
Le prix n’est pas assurément pas proportionnel à la longueur ni même à la surface du cheminement.
Mais une réduction de 15 à 20 %, soit environ 250 000 euros, était possible.
Une telle économie pour ce franchissement de rivière aurait pu contribuer à une meilleure accessibilité en des lieux autrement plus fréquentés par des PMR en « fauteuil musculaire » !
Passons sur l’invocation de la circulation d’aïeules asthmatiques poussant des voitures d’enfant.
Et les petits ruisseaux font les grandes rivières !
Jean-Pierre Auffret, membre de Contribuables Associés
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