Les consultants sont vraiment le péché mignon des différents gouvernements qui se sont succédés depuis l’élection de Emmanuel Macron (2017).
Ardoise : si on y ajoute les prestations informatiques (1,5 milliard euros), l’État a dépensé 2,5 milliards pour rémunérer des consultants durant la seule année 2021.
Ce chiffrage est celui de l’Inspection générale des finances. Celle-ci avalise un rapport de la commission d’enquête sénatoriale publié en 2022.
Le lancement du Pass Culture, un dispositif d'accès aux activités culturelles mis en place par le gouvernement à destination des jeunes, est un bon exemple de l’opacité de ces missions tentaculaires.
Sans remettre en cause le bien-fondé du dispositif, la Cour des comptes s’est penchée sur le lancement du Pass que les contribuables alimentent chaque année à hauteur de plus ou moins 300 millions d'euros.
Les magistrats financiers dressent « un bilan sévère de la phase de préfiguration du dispositif », et la manière dont il a été piloté entre en 2017-2018, à travers une start-up d'Etat (ça existe !) qui a ensuite mandaté un essaim de prestataires privés.
La mise en place d’un système de gestion partagé entre l’État et la direction interministérielle en charge du numérique a suscité des problématiques quant au contrôle de la dépense publique, relève la Cour.
Dépenses publiques opaques : malgré son poids budgétaire, la SAS (société par actions simplifiée) qui chapeaute le Pass ne figure toujours pas dans la liste des agences de l'État, ce qui prive les parlementaires du contrôle budgétaire qu’ils seraient en droit d’exercer, déplore pour sa part le Sénat.
A quoi tous les intervenants mandatés par l’Etat ont-ils servi ? Mystère.
La Cour des comptes peine à reconstituer « la liste et les fonctions précises » des nombreuses sociétés bombinant autour du dispositif.
« Le pilotage du Pass Culture, dans sa première phase, a été emblématique des dérives du recours extensif à des consultants extérieurs pour des missions de nature administrative et politique», soulignent les magistrats.
Trop gourmand : sans le nommer, la Cour fait allusion notamment à Eric Garandeau, ancien président du Centre national du cinéma (CNC).
Cet inspecteur général des finances a été missionné par le ministère de la Culture pour être l'un des pilotes du projet.
Cette situation lui a permis d’intervenir à titre privé via une société de consulting sous-traitante, la sienne (« Garandeau consulting ») bien que ce grand commis de l’Etat soit déjà payé par les contribuables !
Selon Mediapart, le gouvernement lui aurait versé 651 600 euros entre septembre 2018 et mai 2019.
Le modèle initial du Pass Culture pariait sur un financement réparti entre le privé (80%) et le public (20%). Il a échoué. C’est donc l’État qui assume seul la charge de ce dispositif.
De leur côté, et sur le fond, les sénateurs regrettent que « la logique prescriptive du Pass » demeure «relativement faible», qui, dans son volet individuel, se réduit à « une simple plateforme d’achat de biens et de services » utilisée par des jeunes (avec effets d’aubaine attendus) ayant déjà des pratiques culturelles.
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Incroyable que les grands médias ne relayent pas ce type d'info. Vous êtes dans votre rôle. Bravo !
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