Ce n’est pas parce que le salaire imposable augmente que le pouvoir d’achat du salarié progresse…
De plus en plus, les salariés constatent un décalage sur leur bulletin de paie entre le net imposable et le net à payer. Bien entendu en leur défaveur puisqu’ils se retrouvent avec un net imposable supérieur au net payé par l’employeur. Cela est tout simplement dû à de nouvelles cotisations obligatoirement mises à la charge des salariés mais qui ne sont pas forcément déductibles du revenu.
Cela a d’abord été le cas de la CRDS puis de la CSG. Curieusement, d’ailleurs, une fraction de la CSG est restée déductible à la différence de l’autre, comme si la CSG avait deux natures différentes.
Aujourd’hui, c’est au tour des contributions patronales au régime complémentaire de santé de ne plus être déductible du salaire. Autrement dit, après avoir refusé la déduction d’une cotisation due par le salarié, on ajoute à présent au salaire imposable une contribution due par l’employeur. De la sorte, le salaire imposable augmente mais non le salaire réellement versé. Et comme le gouvernement vient de rendre obligatoire la complémentaire santé dans les entreprises, c’est coup double pour les finances de l’Etat : On oblige les entreprises à payer une contribution qui servira à financer la protection sociale et qui augmentera en même les impôts du salarié sans que son salaire augmente réellement…
Le bulletin de salaire exige donc désormais trois lectures : Ce que le salarié coûte à l’entreprise, ce que le salarié doit déclarer aux impôts et ce que le salarié gagne vraiment…
Ce qui va du simple au double au regard des charges dues par l’employeur et pourrait bien aller un jour du simple au triple car une fois que l’on a rendu une cotisation salariale non déductible, on voit mal ce qui interdirait d’en rendre une autre imposable…