L’été est la plus belle période pour les politiciens. Non pas parce qu’ils peuvent partir en vacances pour se reposer de débats qui se sont déroulés lors de la session parlementaire et dont le niveau spectaculaire est à la hauteur de la confiance que leur accorde les français, c’est-à-dire quasi nul. L’été est la plus belle des saisons car les mensonges, les renoncements, les couleuvres passent mieux sous le soleil, lorsque tout le monde est à la plage ou à la campagne.
Ainsi l’annonce de Pierre Moscovici est un cas d’école. Le dimanche 7 juillet, le ministre de l’économie déclare lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence : « En 2014, nous limiterons la hausse des prélèvements obligatoires à 0,3 % du PIB et je souhaite que ce soit la dernière année où ils augmenteront», en ajoutant aussitôt que la décision se prendra « par rapport à l’état de l’économie française ».
Le gouvernement nous a habitué ce genre de litote, mais ça ne prend plus. Derrière la modération feinte, les paroles qui se veulent rassurantes, la réflexion qui se veut profonde, se cache un train de taxes et d’augmentations qui grèveront les porte-monnaie et les comptes en banque. En d’autres termes : mes chers contribuables, préparez-vous à payer encore plus d’impôts et de taxes en 2014 et au-delà !
D’autant plus que tout le mouvement de l’économie française va vers le bas. Ce n’est pas parce que la Banque de France estime que le PIB pourrait être en hausse de 0,2%, soit 0,1% de plus que sa dernière estimation, que cela va rassurer les contribuables et les entrepreneurs. La crise est toujours devant nous, malheureusement, il n’y pas de signes tangibles que la France ou les autres pays d’Europe améliorent leur situation.
100 jours pour se renier !
Le 28 mars 2013, François Hollande affirme lors de son débat télévisé : « Il n’y aura aucune augmentation d’impôt. » Cent jours plus tard, François Hollande préfère envoyer son ministre de l’économie faire le sale boulot plutôt que d’assumer lui-même son reniement et son mensonge fait aux contribuables. Magnifique de courage et de franchise ! Faire cette annonce, à laquelle tout le monde s’attendait d’ailleurs, le premier week-end de départ en vacances, c’est s’assurer de ne pas être entendu, se garantir peu de réactions et mentir dans l’indifférence générale. Gouverner c’est prévoir paraît-il. Mais gouverner, ce n’est pas enfumer les citoyens !
Car déjà, lorsque François Hollande fait cette promesse en mars dernier de ne pas augmenter les impôts, il sait que les rentrées fiscales sont en baisse, que la consommation chute, que les prévisions de croissance économique sont pessimistes, que le chômage n’inversera pas sa courbe, que sa politique des emplois aidés ne sert à rien, bref, il sait qu’il ment, qu’il ne sera pas capable de tenir sa parole. Alors oui, 2014 sera une année d’augmentation des impôts ! Pour les contribuables et pour les entreprises !
L’oppression fiscale à venir
Pierre Gattaz, le patron du Medef, a beau demander le 4 juillet dernier une baisse de 100 milliards d’euros en cinq ans des charges et impôts qui pèsent sur les entreprises françaises qui sont « asphyxiées, ligotées et terrorisées », rappeler que le Medef « n’acceptera plus de hausse des prélèvements », déclarer que « l’entreprise est dans la survie, elle ne peut plus investir, innover », François Hollande n’en a rien à faire. Sa doctrine économique à lui ne se fonde pas sur l’entreprise, mais sur l’Etat.
Car pour François Hollande, la relance de la croissance économique ne peut se faire que si l’Etat dépense et investit. Il faut donc de l’argent à l’Etat, et plus il y a crise, plus il faut d’argent. Or cet argent, l’Etat ne peut le prendre qu’à ceux qui l’ont : « il n’entre rien au trésor public, en faveur d’un citoyen ou d’une classe, que ce que les autres citoyens et les autres classes ont été forcés d’y mettre », répétait Frédéric Bastiat. Encore plus direct, Margaret Thatcher martelait cette vérité économique : « l’État n’a aucune autre source d’argent que l’argent que les gens gagnent eux-mêmes. Si l’État souhaite dépenser plus, il ne peut le faire qu’en empruntant votre épargne ou en vous taxant davantage. » C’est bien pour cela que François Hollande savait qu’il ne disait pas la vérité devant des millions de contribuables, d’entrepreneurs et de chefs d’entreprise.
En temps de crise, la confiance en ceux qui nous gouvernent est essentielle pour assurer la stabilité d’un pays. Cette confiance, François Hollande la trahit sans vergogne. Car quel est le plus grave ? Un Jérôme Cahuzac qui dit à 577 députés qu’il n’a pas de compte en Suisse alors qu’il en a un ? Ou un François Hollande qui dit devant des millions de français qu’il n’augmentera pas les impôts pour le faire cent jours plus tard ? Le mensonge de Cahuzac n’impliquait que lui-même. Le mensonge de François Hollande implique 65 millions de français.
C’est un jeu très dangereux auquel s’adonne François Hollande. Il devrait savoir que l’insécurité fiscale entraine l’instabilité sociale et à terme remet en question la légitimité d’un régime politique. On s’accommode de quelqu’un qui dit une vérité qui déplaît, pas de celui-ci qui ment pour faire plaisir.
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