Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 35 à 40% des agresseurs ont subi des violences dans l’enfance, et les font à leur tour subir aux plus jeunes.
On estime que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année en France et que 5,5 millions d'adultes ont subi ces sévices pendant leur enfance, le plus souvent au sein de leur famille.
La Ciivise, une commission indépendante créée en 2021 par le gouvernement a calculé le coût des conséquences immédiates, mais aussi des dépenses à long terme liées à ces agressions.
L’ensemble de ces agissements coûtent 9,7 milliards d’euros chaque année à la collectivité nationale d’après une enquête (juin 2023) que la Ciivise a confié au cabinet Psytel, spécialisé dans les études de coûts en santé publique.
Sur ces 9,7 milliards, 3 milliards correspondent à des dépenses publiques engagées immédiatement après la découverte d’une agression.
Ces dépenses (État, collectivités territoriales, Sécurité́ sociale) couvrent notamment l’accompagnement des jeunes victimes, les enquêtes de la Police ou de la Gendarmerie ainsi que les frais de justice et la prise en charge médicale immédiate des victimes.
A ce premier niveau de coût, s’ajoute celui des conséquences à long terme sur la santé des enfants, leur vie intime, sociale et professionnelle.
Le cabinet estime à 6,7 milliards chaque année le montant des dépenses induites par ces psychotraumatismes, dont 2 milliards pour les troubles mentaux, 1 milliard pour les consultations médicales, et 2,6 milliards d'euros de dommages liés à des conduites à risque.
S’y ajoute une perte de productivité. Les victimes d’agression sexuelle sont sur-représentées parmi les personnes au chômage ou bénéficiaires des minimas sociaux.
L’enquête évalue cette perte de productivité à 844 millions d'euros.
Pour réduire ce coût, la Ciivise recommande de miser sur la prévention des violences sexuelles (repérage rapide, mise en sécurité de l'enfant...) et de délivrer des soins spécialisés pour estomper les traumatismes qui empêchent les victimes de vivre normalement.
Selon l’association, qui préconise un parcours de soins adapté, les victimes mettent en moyenne entre 10 et 13 ans pour trouver un suivi médical spécialisé en France.
En estimant le coût économique annuel de ces violences sexuelles, la Ciivise affirme contribuer à la prise de conscience de l’ampleur et de la gravité des violences sexuelles faites aux enfants, tout en promouvant une culture de la protection.
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