Un sujet encore orienté à droite tant les politiques de gauche y voient une façon de stigmatiser les populations précaires et immigrées, et préfèrent dès lors se concentrer sur la fraude fiscale, perçue comme concernant plutôt des catégories blanches et aisées.
La fraude fiscale est pourtant incomparablement moins coûteuse que la fraude sociale, mais comme nous l’avons dit, il s’agit désormais d’un combat politique.
La France compte 17 millions d’allocataires pour 67,8 millions d’habitants ; le total des prestations versées s’élève à 95 milliards d’euros chaque année. Le RSA est à la fois l’allocation la plus fraudée et la plus coûteuse.
Afin de s’atteler à réduire des dépenses publiques indues, la CAF expérimente plusieurs stratagèmes afin de lutter contre la fraude sociale. Il y a ceux qui nécessitent l’intervention d’un agent spécialisé, et ceux qui sont informatisés à grande échelle.
Le premier mode d’action fait intervenir des « contrôleurs nationaux spécialisés ».
Ces agents opèrent des contrôles ciblés pour combattre la fraude organisée visant l’usurpation d’identité et les pratiques de « hameçonnage », c’est-à-dire le fait d’envoyer un email frauduleux pour changer le RIB du bénéficiaire et récupérer ses allocations.
Rien qu’en quelques semaines, 700 000 euros de fraude ont ainsi pu être évités.
Le second mode d’action s’appuie sur un « dispositif de ressources mensuelles », c’est-à-dire une mutualisation des données de l’allocataire grâce à une déclaration préremplie.
Ce dispositif concentre beaucoup d’espoir quand on sait qu’en seulement deux ans, le montant des allocations indues s’élève à 5,3 milliards d’euros !
Les allocations concernées sont les aides au logement, le RSA et la prime d’activité.
A défaut de mener une véritable et ambitieuse politique de réduction des dépenses publiques, cette chasse à la fraude est un bon début.
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