A l'automne 2013, la chambre régionale des comptes a épinglé la gestion de la commune d’Aubagne. Une surprise ! Non, plutôt un soulagement d’être enfin entendus. Car le tocsin fut maintes fois activé par les élus et les contribuables soucieux d’interpeller les autorités compétentes sur les dérives et gaspillages d’argent public.
Le 30 septembre 2013, la Chambre Régionale a rendu son rapport d’observations définitives et mentionne plusieurs problèmes qui affectent la fiabilité des comptes de la commune. Les corrections nécessaires ont une incidence budgétaire et imposent de trouver 4,6 M€ de ressources nouvelles.
Dans l’Argus des communes de Contribuables Associés pour 2014, Aubagne récolte un 5/20 !
Des charges de gestion excessives
La ville d’Aubagne doit faire face à des charges de gestion très nettement supérieures à celles de la moyenne des communes comparables. Globalement, cet écart représente une dépense annuelle supplémentaire de plus de 10 M€ touchant en particulier les charges de personnel, les intérêts de la dette, les achats et les charges externes.
Trop de dépenses de personnel
La chambre constate en effet qu’entre 2005 et 2010, le nombre d’agents titulaires et non titulaires a augmenté de plus de 13,8 %, l’augmentation la plus significative ayant eu lieu en 2009. Pendant la même période, l’augmentation des charges de personnel est de 20,3 %.
Une gestion financière aberrante
Une dette élevée et risquée, issue de renégociations peu cohérentes et peu transparentes. La ville d’Aubagne supporte une dette de 157,6 M€.
La commune a renégocié ses emprunts structurés à de multiples reprises, sur des bases souvent contraires à ses intérêts financiers et de plus en plus risquées. Ce processus de renégociation permanente s’apparente à une fuite en avant.
En outre, les renégociations s’accompagnent généralement d’un allongement de la durée des emprunts, ce qui entraîne des frais financiers supplémentaires.
Ces opérations sont conduites dans des conditions souvent opaques. Ainsi le montant total des indemnités réellement facturées en 2011 par la Caisse d’Épargne à la Ville, en contrepartie du refinancement total ou partiel de six emprunts et de la sécurisation d’une partie du sixième, n’a été communiqué à la commune qu’à la suite du contrôle de la chambre, alors que ces indemnités, qui ont dépassé 9M€ pour cette seule opération, auraient dû être comptabilisées immédiatement et en totalité en charges.
Le maire ne voit aucun problème à continuer les dépenses
Ce rapport d’observations n’a pas entamé la joyeuse propension au gaspillage tous azimuts bien au contraire, le maire proclame haut et fort « que la cure d’austérité que l’on veut imposer aux collectivités locales de tout le pays, c’est non ! » Quant à la dette abyssale, il reconnait « avoir construit une salle des fêtes dont l’étalement de son paiement se fera sur plusieurs générations ».
Il est désespérant de constater que même mis devant le fait accompli, les responsables politiques ne tirent aucune leçon de leurs erreurs voire s’en glorifient.
A l’heure où un immense effort est imposé à tous les Français pour contribuer au redressement du pays, les collectivités locales doivent abandonner leurs projets pharaoniques au profit d’une gestion « d’économies ». Nous n’en pouvons plus de payer leurs erreurs.
Geneviève Frixon est présidente de l’Association des contribuables d’Aubagne
Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !