Bercy promet de réduire la dépense publique sans préciser comment

Écrit par Alexis Constant
dépense-dette publique © Shutterstock

Bruno Le Maire vient de présenter les prévisions économiques et la trajectoire budgétaire de la France d’ici à 2027 en restant flou sur les réductions de coût.

C’est peut-être la fin du « quoiqu’il en coûte », mais pas celle du « en même temps ».

Alors que Bruno Le Maire et Gabriel Attal viennent de dévoiler une feuille de route (PSTAB/programme de stabilité) visant à désendetter la France, Emmanuel Macron, en même temps, multiplie les petits cadeaux pour tenter de tourner la page des retraites.

Parmi ceux-ci, on peut citer le renouvellement du bouclier tarifaire sur l’électricité dont Bruno Le Maire annonce pourtant la fin, et une augmentation de salaire générale pour les enseignants.

Pendant que l’Élysée distribue des primes aux profs, Bercy vante la perspective d’un désendettement rapide.

La dette française représentait 111,6% du PIB en 2022. Bruno le Maire vise un retour à 108,3 % d’ici 2027 et une réduction du déficit public à 2,7 % du PIB à même échéance (contre 4,7% en 2022) grâce à une gestion plus stricte et une embellie conjoncturelle.

Le locataire de Bercy affirme aussi pour la énième fois que les prix vont s’assagir et que l’inflation reviendra sous la barre des 5% cette année. Cette estimation tombe alors que le gouvernement vient de relever sa prévision d’inflation 2023 à 4,9 contre 4,2% auparavant...

Clair sur les objectifs, l’exécutif l’est moins sur les moyens de l’atteindre. Aucune coupe budgétaire n’a été citée lors de la présentation du PSTAB.

Dans les grandes lignes, en volume, les dépenses publiques devraient diminuer de 0,8 % par an contre 0,5 % pour les collectivités.

Matignon ayant demandé à ses ministres de rogner de 5% leur budget, il faudra attendre les arbitrages d’Elisabeth Borne, Premier ministre, pour savoir quels ministères sont concernés.

Des prévisions trop optimistes

Pour financer le désendettement, le gouvernement mise aussi sur une activité économique plus dynamique. Elle devrait porter la croissance du PIB à 1,8 % en 2027 contre 1% actuellement, assure Bercy.

Ces ambitions semblent optimistes à un moment où les taux d’intérêt (0 avant l’élection présidentielle, 3 % aujourd’hui ) font mécaniquement grimper le coût du refinancement et le service de la dette (+ 10 milliards d'euros, selon Bercy).

« J’émets beaucoup de doutes devant ces objectifs », indique notamment Jean-François Husson, sénateur LR et rapporteur général de la commission des Finances. Et, le même de souligner qu’en juillet dernier, le ministre de l’Économie tablait sur une réduction du déficit et de la dette moins ambitieuse.

Les doutes portent aussi sur la prévision d’un million d’emplois supplémentaires d'ici 2027 pour tirer la croissance. Un objectif que beaucoup d’experts jugent inatteignable puisqu’il reviendrait à ramener le chômage à 5%.

Volontariste, car destiné à rassurer les marchés financiers, le PSTAB ne doit pas faire oublier pour autant que la France sera le seul pays de la zone euro à ne pas réduire son endettement public à horizon 2028, rappele le FMI.

Publié le mardi, 02 mai 2023

15 Commentaires

  • Lien vers le commentaire fabrice jeudi, 04 mai 2023 Posté par fabrice

    N'oubliez pas que les promesses n'engagent que ceux qui les croient ! Le Maire Attal, Macron et Cie promettent nà tour de bras et ce depuis longtemps et tou ce qui nous arrive ce sont des augmentations sur tout ! J'en arrive à préférer de politiques qui se taisent, ils ne font rien de pluis amsi au moins ils la ferment !

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  • Lien vers le commentaire Pierre jeudi, 04 mai 2023 Posté par Pierre

    Pour diminuer la dépensepublique, il faut, entre autre supprimer les communautés de communes.
    Au départ cet organisme avait été créé pour fédérer les petites communes et diminuer leur coût de fonctionnement, objectif ambitieux, en mutualisant les différents personnels communaux.
    A la sortie, pas de diminution de personnel communal, achat d'immeuble pour créer un siège, embauche d'un personnel pléthorique, attribution d'indemnité aux différents élus qui y siegent, perte de souveraineté des communes, investissement dans certains cas douteux, ligne supplémentaire dans le feuille d'impôt, bref encore une erreur de technocrates.

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  • Lien vers le commentaire Lutton jeudi, 04 mai 2023 Posté par Lutton

    Ce qui est injuste et très exaspérant c'est que le gouvernement demande aux français de faire des efforts et nous taxe davantage, alors qu'il ne parle jamais de leurs efforts en diminution de leurs revenus, du nombre des administrés, députés, personnel des ministères, et toutes administrations, suppression des postes inutiles où l'on ne fait rien mais on reçoit beaucoup, etc... et diminution des dépenses publiques qui sont en fait personnelles, ou de dépenses gâchées qui ne sont pas justifiées... etc. Qu'il y ait besoin de faire des efforts, oui, mais pour tout le monde... et arrêtons le trop de social où ce sont toujours les mêmes qui paient (les travailleurs) et les conditions pour ceux qui reçoivent ne sont pas suffisantes...
    C'est tout cela qui fait monter la colère de ceux qui travaillent, qui paient leurs impôts, et qui paient encore pour tout le monde, pour ceux qui ne cherchent pas à travailler, et même des riches qui n'en paient pas !

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  • Lien vers le commentaire Roven jeudi, 04 mai 2023 Posté par Roven

    Aujourd'hui même M. Macron promet encore de nouveaux chèques pour des indemnités de stage, qui croit encore qu'il s'intéresse au mur de la dette contre lequel la France commence à se heurter (nous sommes passés de AAA à AA-).
    La réalité est qu'il ne sait rien réformer (preuve faite depuis son premier quinquennat), il pense, comme tous les fonctionnaires, qu'il suffit de mettre de l'argent pour que ça fonctionne. Eh bien non, l'amélioration de l'efficience, c'est plutôt du travail et du management, parfois même une baisse des moyens inutiles !

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  • Lien vers le commentaire Gilles jeudi, 04 mai 2023 Posté par Gilles

    50 ans de déficit ne s'effacent pas du jour au lendemain.
    La gauche ne sait pas gérer et ne saura jamais gérer. Elle ne connaît qu'une règle : taxer !
    60% du budget est consacré au social, ce qui est complètement aberrant.
    Quand on sait que seuls 42 % des contribuables ,les pauvres, paient l'IR, il est impossible de s'en sortir...
    Les déclarations démagogiques sur le désendettement ne peuvent pas être tenues ..

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