Ville de Pamiers, le bonnet d’âne budgétaire ariègeois

Tous les ratios budgétaires de la ville sont au rouge, comme le révèle les données analysées par l’Argus des communes.

« Cette mairie, c'était un bateau ivre. Nous n’avons pas créé un monstre : nous avons hérité d’un monstre », estimait en mars 2023, Frédérique Thiennot, le maire de Pamiers, une petite ville (16 000 habitants) de l'Ariège.

Cette élue DVC de 61 ans, ancienne médecin urgentiste au Centre hospitalier Intercommunal des vallées de l’Ariège, n’aura pas trop de son ancienne spécialité pour rétablir la santé financière de cette commune située à proximité de Toulouse.

Basée sur les dernières publications de la Direction générale des collectivités locales et du ministère de l’Économie et des Finances, l’Argus des communes permet aux contribuables locaux de faire le point sur la santé économique de leur commune en quelques chiffres et de la situer par rapport à des villes au profil comparable.

Cet audit est structuré autour d’une note de dépense, qui correspond aux dépenses de fonctionnement ramené à la population (résidents secondaires inclus) et une note de « santé », extraite des principaux ratios financiers de la ville (autofinancement, endettement, etc.).

Dans le cas de Pamiers les contribuables locaux ont du souci à se faire puisque cette municipalité se situe en queue de peloton dans les 2 catégories :

-Note de dépense : 3,4/20.

Les dépenses de la commune sont plus élevées que celle des communes de même taille : elles représentent 1 325.5 euros par habitant contre 1 013.8 euros par habitant pour la médiane des communes de même taille.

- Notes de santé : 4,3/20.

Là aussi, Pamiers mérite le bonnet d’âne : la plupart des ratio communaux sont au rouge vif : le ratio d’autofinancement, calculé par Contribuables Associés sur la base des données fournies par Bercy (2021) est de 7,5/20, celui de l’endettement de 4/20 alors que celui des coûts fixes de 6,9/20.

Avec 8,6/20, côté pression fiscale, la ville fait également moins bien que la moyenne d’autres communes comparables. Elle affiche un ratio de 109,3 contre 102,8 pour la médiane de sa catégorie.

Ville de Pamiers : déjà dans le collimateur de la Cour des comptes

Rappel : les chiffres de Contribuables Associés font écho à ceux de la Cour des comptes de 2020 pour les exercices 2012 et suivants, dans le cadre d’une enquête dédiée aux villes moyennes d’Occitanie.

En 2020 à propos de Pamiers, la Chambre régionale des comptes d’Occitanie écrivait notamment :

« En dépit des constats et recommandations formulés par la chambre dans son précédent rapport, certaines règles de comptabilité́ publique n’étaient toujours pas respectées fin 2019, compromettant ainsi toute élaboration financière de politique publique et prévision budgétaire adaptée. L’absence de pilotage financier a été illustrée par une rupture inopinée de trésorerie survenue en août 2018 ».

« La chambre constate que, malgré́ l’ensemble des courriers de la préfecture, les annexes des comptes administratifs présentent toujours des défaillances : l’état du personnel, la

dette, les subventions aux associations, aux opérations liées aux cessions, aux travaux en régie, aux provisions ou encore aux recettes grevées d’une affectation spéciale, doivent être renseignées. (…)

Par ailleurs, des écarts sont constatés avec le compte de gestion, tant pour l’annuité́ de la dette que pour les charges d’intérêts (+ 229 744 euros en 2017). La commune devrait se rapprocher du comptable public pour régulariser cette situation ».