Les cotisations syndicales offrent un crédit d’impôt qui revient à faire subventionner par l’Etat les deux tiers des ressources officielles des syndicats…
Depuis 2012, les cotisations syndicales ne donnent plus droit à réduction d’impôt. Elles offrent désormais encore mieux : Un crédit d’impôt égal à 66 % du montant versé. En effet, la réduction d’impôt est perdue pour les personnes non imposables alors que le crédit d’impôt est dans tous les cas remboursé.
Autrement dit, quels que soient les revenus du contribuable, l’Etat lui rembourse dorénavant les deux tiers de sa cotisation syndicale. Pour être encore plus clair, cela signifie que grâce à l’impôt, les deux tiers de la seule ressource légitime des syndicats, à savoir la cotisation annuelle de ses membres, sont en fait financés par l’Etat. Bref, cela revient à un financement public des syndicats, alors même que ceux-ci se révèlent de moins en moins représentatifs.
Cette nationalisation en quelque sorte du monde syndical est d’autant plus révélatrice d’un détournement idéologique de l’impôt que le crédit d’impôt est réservé aux seuls syndicats de salariés et de fonctionnaires. Les professions indépendantes ou les chefs d’entreprise peuvent au mieux déduire de leur résultat leurs propres cotisations syndicales. Et tant pis pour eux s’ils sont déficitaires : ce sera définitivement perdu. Il y a là un déséquilibre difficilement compréhensible en faveur des syndicats de salariés par rapport aux autres organisations professionnelles. D’autant plus qu’au moment où l’Etat cherche de nouvelles économies, il serait bien inspiré d’arrêter les subventions à des syndicats devenus sans légitimité.
Quoi qu’il en soit, ceux qui le veulent peuvent toujours se dépêcher d’adhérer à un syndicat avant la fin de l’année. L’Etat leur remboursera de toute manière les deux tiers de l’investissement l’année prochaine !