SNCF : la facture s'alourdit pour le contribuable

Écrit par Alexis Constant
sncf-cout-subventions © Alexandros Michailidis / Shutterstock

Selon une analyse publiée par le site FIPECO, la SNCF a coûté 20 milliards d'euros aux contribuables en 2022, soit une dérive de + 8,1% par rapport à 2021.

Le tonneau des Danaïdes, version ferroviaire. La SNCF engloutit des dizaines de milliards chaque année sans que les usagers aient l’impression que la situation ne s’améliore.

Grèves, trains retardés, l'année 2022 a même été la pire depuis 10 ans en termes de ponctualité d’après un rapport de l'Autorité de la qualité de service dans les transports. Qui ajoute que 2022 fait partie des années les plus noires depuis 2012 pour les services TGV et Internationaux.

Et pourtant, la SNCF bénéficie d’une généreuse aide de la collectivité nationale, 20 milliards d'euros en 2022 (+ 45% sur 6 ans).

L’inflation a beau tirer l’ensemble des dépenses publiques vers le haut, l'augmentation constatée est supérieure à la moyenne, relève FIPECO, un site spécialisé sur les finances publiques et réputé pour la rigueur de ses analyses.

Ces 20 milliards sont financés par les impôts des ménages et des entreprises, même s’ils n’utilisent pas les services ferroviaires.

cout sncf tableau

Subventions à la SNCF : où va l’argent ?

FIPECO a tracé l'ensemble des contributions versées par l'État ou les collectivités locales, en tenant compte des subventions de fonctionnement, des investissements et des « subventions d’équilibre » au régime spécial de Sécurité sociale des cheminots, perpétuellement déficitaire.

Bilan : parmi les multiples postes de combustion financière, les dépenses de fonctionnement de la SNCF représentent la trappe à billets numéro 1.

Elles sont notamment financées par les régions pour exploiter les TER et les trains Transilien en Île-de-France à hauteur de 6,8 milliards par an.

Tandis que l'État finance les Intercités à hauteur de 400 millions par an.

Ces versements complètent les revenus que la compagnie ferroviaire tire de la vente des titres de transport.

A cet égard, l’INSEE rappelle que les tarifs des billets augmentent sans cesse depuis juillet 2021, avec des progressions annuelles moyennes dépassant 6 % (éventuelles réductions non prises en compte) et des pics culminant à 14,9 % sur un an, comme celui observé en juin 2022.

A ces versements régionaux, s’ajoutent les redevances d'accès des TER et des Transiliens (2,9 milliards) payées par l’État à SNCF Réseau (gestionnaire de l'infrastructure).

« Par l’intermédiaire de l’État et des autorités régionales, les contribuables ont donc payé 10,1 milliards d'euros à la SNCF pour couvrir une partie de ses dépenses de fonctionnement », résume FIPECO.

A ce tombereau de milliards s’ajoutent les subventions d'investissement qu’État et régions versent à l’entreprise ferroviaire pour l'achat de matériels roulants et la « régénération » de son réseau.

L’ensemble totalise 6,2 milliards de dépenses publiques supplémentaires (2022).

Ce n’est pas tout : la charge des intérêts des dettes de la SNCF reprises par l’État s’est établie à 0,8 milliard d'euros en 2022.

Cette contribution porte le coût de l’entreprise ferroviaire pour les contribuables, hors protection sociale des cheminots et après déduction des dividendes versés à l’État (0,4 milliard), à 16,8 milliards d'euros en 2022 (15,2 milliards en 2021).

Pour couronner le tout, l’État verse une « subvention d’équilibre » au régime spécial de retraite des cheminots dont la charge pour les contribuables représentait 3,2 milliards d'euros en 2022, soit 60 % des pensions versées (5,3 milliards d'euros) aux cheminots, a calculé FIPECO.

Publié le lundi, 04 décembre 2023

14 Commentaires

  • Lien vers le commentaire Vavasseur jeudi, 07 décembre 2023 Posté par Vavasseur

    Il n'est pas normal que la dette de la SNCF soit payée par le contribuable comme toutes entreprises bien géré la SNCF devrait sauto financée en effet l'impôt dans ça définition est sensé profité à tous le monde ce qui n'est pas mon cas et comme beaucoup de français je ne prends jamais le train en conclusion une meilleure gestion permettrait de répercuter le prix sur le billet et donc ne pas peuser sur le contribuable

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  • Lien vers le commentaire Massot jeudi, 07 décembre 2023 Posté par Massot

    A lire le livre Syndicats,dérives , malversations ... de L englet et Touly , livre que j'ai eu un mal fou à me procurer ,car toujours bloquė , et que j'ai obtenu en occasion par
    Amazone ? C'est pire que je l'imaginais . En deux la France n'est plus la France . Un grand ménage s'impose . Honte ,Honte à tous ces lafieux .

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  • Lien vers le commentaire Christian mercredi, 06 décembre 2023 Posté par Christian

    Certains syndicats sont encore en 2023 arc-boutés sur leurs privilèges et avantages d'une autre époque qui remontent à plusieurs décennies en arrière. Idem à EDF qui est aussi un puits sans fond de gaspillages.

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  • Lien vers le commentaire Réformer la SNCF en létat cest peine perdue mardi, 05 décembre 2023 Posté par Réformer la SNCF en létat cest peine perdue

    J'ai fait une mission d'intérim au service comptable à la SNCF et je me suis intéressé à son histoire après avoir vu un certain nombre d'anomalies graves et voici quelques points de mon bilan :
    - La SNCF n'a jamais eu de gestion saine à travers son histoire, il y'a toujours eu une forme de détournement par les syndicats et de la mauvaise gestion, avec une inaction de l'état qui n'a jamais vraiment su comment résoudre le problème.
    - Les syndicats de la SNCF ont fait des grèves contre l'instauration du droit comptable unique, car cela mettait à jour leurs détournements, ils ont même parlé d'un droit au détournement, ces détournements par principe d'égalisation fait forcément augmenter les couts. Le droit comptable unique commence à dater, mais on peut voir à travers certaines remarque dans les les archives du parlement qu'il existe toujours chez certain, une existence d'un droit comptable sncf au plus grand agacement des ministres qui leur répondent.
    - Les syndicats sont donc le point noir de la gestion de la sncf, bien sûr la direction est fautive et vu que celle-ci relève de nomination d'état, on peut dire que personne ne fait quoi que ce soit pour arranger les choses. Ce qui est inquiétant c'est que l'ensemble du spectre politique a renoncé à faire quoi que ce soit, même si parfois il y'a des enquêtes mais elles restent marginales, c'est plus pour cadrer la bête dans une direction que pour la domestiquer et la remettre dans le droit chemin.
    - Il y'a eu des lanceurs d'alerte à la sncf comme le cas de ce cadre il y'a quelques années qui avait alerté concernant un faux marché, il a été mis au placard chez lui durant des décennies, il a dû faire un procès pour avoir à nouveau un vrai poste, aucune sanction contre la sncf n'a jamais été prise concernant cette affaire, que ça soit pour le détournement que pour la mise au placard.

    Cela était la partie histoire, voici quelques points de ce que j'ai vu directement :
    - Les cheminots volent directement dans les comptes, ils bénéficient de nombreux avantages en natures et en prestations, rien n'est déclaré, hors tout avantage est censé être déclaré à l'urssaf et au fisc, ainsi on peut remarquer les nombreux voyages à l'oeil, les lunetteries à l'oeil, en gros la trésorerie et le service de comptabilité fournisseurs est au service du comité d'entreprise et des syndicats.
    - Le fait que la sncf n'ait aucune considération pour le métier de comptable, fait qu'on peut voir que la majorité ne sont pas diplômé d'un diplôme de comptabilité, nombreux sont issus de divers services qui n'ont rien à voir, bénéficiant de reclassement, ce qui forcément à un impact sur la qualité de la gestion, avec de très nombreuses erreurs comptables et comme les contrôleurs de gestion ne sont pas comptable, personne n'estime nécessaire de les corriger (par exemple la tva est déductible partout et en permanence alors qu'il y'a des règles de non déductibilité de la tva).
    - Concernant les immobilisations, ce concept est très flou car personne ne maitrise les bases comptables et ce qui est dérangeant, c'est que la sncf joue une sorte de stratégie de la terre brûlée en ne voulant pas quantifier la valeur réelle des concessions, ainsi il est très difficile de savoir ce que vaut les gares et les différentes infrastructures, ce qui impacte forcément le suivi et le besoin de savoir quand vous devez réparer les choses ou cesser la gestion du site, pour l'avoir entendu, ils font ça contre leur potentielle concurrence, je suppose que ça peut faire une sorte de cadeau empoisonnée.
    - Il y'a aussi une manoeuvre d'évasion à la TVA à travers des succursales européennes, dont la branche suisse, ce qui est très drôle quant on connait le positionnement politique des syndicats et qu'ils font exactement ce qu'ils dénoncent pourtant...
    - Une chose inquiétante est aussi le fait qu'il n'y aucune vérification d'un compte fournisseur tant que le flux de trésorerie ne dépasse pas 45k euros, ainsi le robot (car la majorité des flux passent par un robot, paramétré par les contrôleurs de gestion et les acheteurs) ne fait pas de vérification de conformité, beaucoup de factures passent même quand il n'y a pas ... de facture, ce qui rajoute au problème des factures non conformes et des surfacturations, j'ai aussi remarqué des choses curieuses qui ressemblaient à des ententes donc à des détournements, mais je n'ai pas pu vérifier, mais à partir du moment où vous avez des gens qui font tout, entre la commande, la création de compte et la validation de facture, sans que personne au milieu vérifié, il est facile au contrôleur de gestion et à un acheteur de s'entendre pour détourner.
    - Pour la réforme de la sncf au début du mandat macron, je peux dire que celle-ci a été présentée par la direction elle-même deux mois avant, ce qui m'a fait poser des questions plus tard, car la direction a dit que c'était sa proposition, puis plus tard le gouvernement a dit que c'était la sienne sans mentionner qu'ils reprenaient la feuille de route de la sncf. A l'issue de cette réunion de présentation, les syndicats nous ont dit qu'ils allaient faire payer la réforme en faisant de fausses factures aux région, ce qui a été fait. Et on peut remarquer que cette fausse facturation n'était pas nouvelle car c'était justement à cause de ça en partie, que certaines régions voulaient mettre de la concurrence. J'ai remarqué que cette fausse facturation était toujours payée, après il doit être très difficile de faire une vérification vu l'état des comptes de la sncf.

    Personnellement je pense qu'on peut réformer la SNCF rapidement à partir du moment où vous avez rassembler un pool de comptables formés, il suffirait alors de sortir tous les dossiers de la sncf, ce qui briserait toute tentative de volonté de grève et permettrait de licencier la totalité des comptables, des cadres et des syndicalistes, de plus je ne vois personne qui voudrait donner sa sympathie pour les défendre dans une grève après ce que je viens d'écrire. Si on fait un courrier à chaque français avec tous les délits qui ont été et sont fait, et une information à travers les médias c'est possible de réformer la sncf et d'avoir toute la France derrière soit.

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