Hervé Mariton, député de la Drôme, s'attaque au discours de politique générale du Premier ministre. Il dénonce l'aggravation de la charge fiscale et la baisse du pouvoir d'achat des classes moyennes.
Pour Hervé Mariton, député de la Drôme et porte-parole de l’opposition à la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, la politique fiscale du gouvernement Ayrault met la classe moyenne au pressoir. Il est interrogé par Le Cri du contribuable.
Cri du contribuable : Qu’avez-vous retenu du discours de politique générale du Premier ministre ?
HM : L’absence d’énergie à transmettre aux Français, la confirmation sans davantage de précisions du programme de François Hollande : l’aggravation de la charge fiscale, le renoncement à la réforme de l’Etat et aux économies nécessaires, la baisse du pouvoir d’achat des classes moyennes.
Cri du contribuable : Que pensez-vous de la suppression du forfait de 30€ que les clandestins devaient verser pour profiter de l’Aide Médicale d’Etat ?
HM : C’est une mauvaise initiative d’un point de vue financier et un mauvais signal en matière d’immigration. Le forfait à 30 € était une mesure de régulation minimale. Elle n‘existe plus. Cela va aggraver les choses. Et ce ne sera pas le seul facteur pesant en ce sens : suppression du droit de timbre, ouverture des modalités d’instruction des dossiers : le nouveau gouvernement donne l’impression de vouloir distribuer l’AME à tout va.
Cri du contribuable : Que vous inspire la lecture du dernier rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques ?
HM : Le rapport de la Cour des comptes donne 2 indications clés : il rappelle d’abord l’absolue nécessité d’assainir les comptes publics. C’est une voie sur laquelle la précédente majorité s’était engagée en obtenant certains résultats. Le rapport démontre ensuite qu’il n’existe pas de recette miracle pour rétablir l’équilibre financier du pays. Pour y parvenir, il ne faut pas avoir peur du mot « rigueur » que nous n’avons pas osé employer. Et pourtant ! Comme disait Albert Camus, c’est aggraver les choses que de ne pas les appeler par leur nom et je pense que la France a besoin de rigueur.
L’aggravation de la charge fiscale, le renoncement à la réforme de l’Etat et aux économies nécessaires, la baisse du pouvoir d’achat des classes moyennes
Cri du contribuable : Comment jugez-vous les premières mesures du gouvernement Ayrault ?
HM : Nous n’avons aucune marge sur les dépenses publiques et pourtant il ouvre les vannes budgétaires. Ainsi, nous n’avons pas de marge pour recruter dans la fonction publique et ils recrutent des fonctionnaires. Nous n’avons pas de marge pour augmenter les impôts sans risque de tuer la croissance et leur montant explose !
Cri du contribuable : Bercy vient d’annoncer que le rendement des contrôles fiscaux a dépassé 16 milliards d’euros en 2011. Quelles réflexions cela vous inspire-t-il ?
HM : Cela démontre que, contrairement à ce qu’assurait la gauche, nous n’avons pas été laxiste quant au recouvrement de l’impôt.
Cri du contribuable : Quelles mesures fiscales prises par la nouvelle majorité vous semblent particulièrement contestables ?
HM : Je pense que toucher au quotient familial, est comme annoncé pour 2013, particulièrement contestable. Qu’imposer plus fortement les petites et moyennes successions l’est tout autant. De même, la remise en cause des exonérations de charges fiscales et sociales dont bénéficiaient les heures supplémentaires est une autre erreur manifeste car elle va gommer du pouvoir d’achat.
Cri du contribuable : Vous vous êtes récemment prononcé pour la suppression du Conseil Economique, Social et Environnemental…
HM : Je suis toujours partisan de sa suppression sans que le talent de ses animateurs soit en cause. Je maintiens cette proposition car je pense qu’il y a d’autres façons de faire vivre la démocratie que de passer par le CESE.
Cri du contribuable : On vous prête la volonté de créer un courant libéral au sein de l’UMP, le nom de « Droite moderne » ayant parfois été évoqué.
HM : Nous sommes effectivement quelques parlementaires à souhaiter que les idées libérales soient mieux représentées au sein de l’UMP et je pense que nous proposerons une motion lors du congrès du parti qui se tiendra à l’automne. Le nom de ce courant libéral n’a toutefois pas été arrêté.
Cri du contribuable : Seriez-vous prêt à défendre des amendements proposés par Contribuables Associés ?
HM : Ma réponse est oui sur le principe étant entendu qu’il faudra examiner ces amendements au cas par cas. Sur le fond, je pense que nos réflexions peuvent effectivement converger sur de nombreux points.
Propos recueillis par DL
Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !