Si Delphine Ernotte-Cunci tient à ce que les programmes de l’audiovisuel public ne représente pas la France telle qu'elle est, mais telle qu’elle devrait être, les palaces et les restaurants de luxe ne sont pas exclus de ce monde idéal.
Des couverts en argent et des draps en satin : la présidente de France Télévisions et trois autres dirigeants du groupe ont préféré dormir dans des suites de l’hôtel Majestic plutôt que dans une chambre d’un hôtel Ibis lors d’un séjour de 10 jours au festival de Cannes 2023.
Dans ce luxueux palace de la Croisette (groupe Barrière), le prix des suites va jusqu'à 1 700 euros alors qu’au Fouquet’s, la brasserie de l’hôtel, les 175g de caviar osciètre Casparian sont facturés 375 euros.
Le syndicat CFE-CGC de France Télévisions a déposé plainte pour « détournement de fonds et abus de confiance » en mettant en cause le prix astronomique de ce séjour : 112 000 euros alors que le plafond pour une nuitée est limité à 350 euros pour les salariés du groupe dans les situations exceptionnelles (74 euros en temps normal).
La plainte, consultée par La Lettre, évoque notamment la réservation de 2 suites, la « Prestige Mer » et la « Deluxe Ville », respectivement à 1 759 et 1 319 euros par nuit.
Selon France Télévisions, « pas un euro d’argent public » n’aurait été dépensé pour ces frais.
Ce séjour cannois aurait été financé par un échange de marchandises, la régie publicitaire de France TV troquant un espace publicitaire invendu contre des services.
La note XXL de Delphine Ernotte aurait été réglée par le groupe TEC, un intermédiaire spécialisé dans le système du « bartering » (troc interentreprises).
Dans l’aréopage accompagnant la présidente de France TV, figurait aussi 2 fondateurs du média « Brut », partenaire de France TV durant le festival de Cannes.
Ce séjour cannois aurait coûté 38.467 euros sur le total de 112.000 euros. Le groupe audiovisuel public assure avoir refacturé cette somme à Brut.
Cette explication ne convainc pas la CFE-CGC qui se déclare préoccupée par la gestion financière du groupe et la légitimité de ces dépenses pharaoniques.
Aucune instruction n'a encore été ouverte.
Pour mémoire, le budget de France Télévision en 2024 a dépassé pour la 1re fois 4 milliards d’euros.
Financé par le contribuable, le salaire de Delphine Ernotte est, quant à lui, évalué à plus de 400 000 euros par an, soit davantage que ses voisins de l'ARD et de la ZDF en Allemagne (360 000 euros) ou de la RAI en Italie (340 000 euros).
On est perclus de dettes publiques.
Tout le monde doit se serrer la ceinture, à commencer par celles et ceux qui en bénéficient en haut lieu.
On ne peut pas accepter de telles dépenses surfaites.
Ce sont les enfants, petits enfants, et arrière petits enfants de madame Ernotte qui vont payer la not(t)e.
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