Après avoir oscillé entre 0 et 2,8% depuis 2010, l’inflation a dépassé les 4% pour la première fois depuis 1985. Pour y faire face, le Gouvernement a choisi son plan de bataille, un savant cocktail de clientélisme et de déficit public.
Car oui, lorsque les Français sont pressurisés à la caisse ou à la pompe, pourquoi ne pas creuser la dette et augmenter les impôts et les taxes ?
C’est en effet ce qui arrivera inévitablement si le nouveau Gouvernement d’Emmanuel Macron applique son programme de chèques à tout-va, au lieu de chercher à réduire les dépenses d’un Etat obèse.
Petit tour d’horizon des futurs cadeaux empoisonnés :
En premier lieu, un chèque alimentaire.
Ni son montant, ni ses modalités d’attribution ne sont connus pour l’heure. En préparation depuis mi-décembre 2020, il devrait être détaillé par le Président après les élections législatives.
Ce sont les citoyens membres de la Convention citoyenne sur le Climat qui en avaient eu l’idée, reprise ensuite par Emmanuel Macron.
Le principe est simple : des paniers majoritairement composés de fruits et de légumes issus de l’agriculture biologique et de circuit court offerts aux foyers précaires, dont tout le monde sait bien que la priorité est de manger bio…
A moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’un chèque ou d’une carte d’un certain montant, renflouée chaque mois ; ces deux dernières possibilités laissent la porte grande ouverte au détournement de cet argent, comme cela est le cas chaque année avec l’allocation de rentrée scolaire, plus communément appelée « Allocation écran plasma ».
Le nombre de ces foyers précaires n’était d’ailleurs pas le même pour tous les acteurs sociaux : cinq millions et demi pour le ministère de l’Economie et des Finances (c’est-à-dire tous ceux qui sont inscrits sur les listes des CCAS - centres communaux d’action sociale) contre huit millions pour le Secours Populaire.
Finalement, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a tranché la question le 17 avril dernier au micro de France 3 en annonçant que « plus de huit millions de Français » seraient concernés par cette aide de 30 à 60 euros par mois, mais que ce serait surement les CCAS qui seraient en charge du chèque alimentaire.
La nouvelle loi sur le pouvoir d’achat devrait également inclure une revalorisation des retraites.
Emmanuel Macron a annoncé le 7 avril dernier au micro de TF1 que les pensions de retraites seraient indexées sur l’inflation dès le mois de juillet.
Bruno Le Maire a appuyé ses propos en expliquant que cette hausse serait d’au moins 4%, « le chiffre précis dépendra de l’évolution de l’inflation dans les semaines qui suivent ».
Pour le coup, même si elle intervient en milieu d’année, il s’agit d’une mesure indépendante de la volonté du Gouvernement puisque l’article L. 121-65 du Code de la Sécurité sociale dispose que « le montant des retraites évolue au premier janvier de chaque année en fonction de la progression de la valeur moyenne de l’indice des prix à la consommation, hors tabac ».
On retrouve également le « bouclier tarifaire » mis en place depuis septembre 2021, qui sera prolongé jusqu’à la fin de l’année 2022.
Quant à la remise de 18 centimes sur le carburant, elle devrait prendre fin en juillet pour être remplacée par un « dispositif pérenne et mieux ciblé ».
Toujours pas de baisse des taxes sur l’essence en vue, donc.
Gabriel Attal a également annoncé que les prestations sociales seraient revalorisées dès le 1er juillet « sans attendre le calendrier habituel » et sans beaucoup plus de précisions.
Même chose pour le dégel du point d’indice des fonctionnaires, revalorisé cet été.
La rémunération de 5,6 millions d’agents publics en dépend, cette mesure devrait donc se compter en milliards d’euros : la Cour des comptes a calculé qu’une augmentation d’1% du point d’indice représente un surcoût pour les finances publiques de 2,070 milliards d’euros, alors qu’un fonctionnaire à 2 000 euros net ne touchera que 15 euros supplémentaires.
En l’absence de toute baisse structurelle des dépenses publique, ces mesures se répercutent inévitablement sur la dette publique.
Or cette dernière est également sensible à l’inflation puisqu’un peu plus de 10% des charges des intérêts payés par l’Etat sont indexés sur la variation des prix.
Et vu les montants faramineux en jeu, la moindre variation se fait sentir très fort : « Une hausse de 1% de l’inflation peut renchérir la charge de la dette de plus de deux milliards d’euros », explique François Ecalle, responsable de Fipeco.
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