Avec une note de dépenses de 8/20 et une note de santé financière de 2,8/20, selon le classement de l’Argus des communes, Montluçon flirte avec le bonnet d’âne budgétaire.
A en croire le quotidien La Montagne, cette commune de l’Allier (36 000 habitants) dirigée par Frédéric Laporte s’est lancée dans une restauration immobilière qui pourrait accroître les dépenses de la ville.
Objectif : restaurer l'hôtel de ville afin de lui redonner sa « splendeur d’antan », c’est-à-dire l’aspect qu’il avait lors qu’il est sorti de terre (1912).
Il s’agit notamment d’effacer les traces d’une rénovation effectuée à la fin des années soixante et de rendre l’édifice plus fonctionnel.
A ce cahier des charges s’ajoute un coûteux volet esthétique comme le rafraichissement d’une fresque située dans la salle des congrès et la mise en valeur d’une verrière qui deviendra visible à partir de différentes zones du bâtiment.
Prévu pour s’étaler sur 2 ans, ces travaux qui ont entraîné le déménagement des services administratifs ont tout d’abord été estimés à 5,2 millions d’euros, rapporte La Montagne.
Depuis les compteurs se sont emballés.
Aujourd’hui, la facture prévisionnelle atteint 7,2 millions d’euros avant un 1er coup de pioche qui sera donné en décembre 2023.
Selon la mairie, ce surcoût résulte du manque d’entretien du bâtiment depuis des décennies et d’une mise aux normes de sécurité, le tout dans un contexte inflationniste alourdissant le prix de l’ouvrage.
Ce dérapage a suscité l’ire de l’opposition municipale qui craint que l’addition s’allonge au fil des mois, la fin du chantier étant programmée pour 2025.
Bien que les travaux soient financés à 50% par le département, la région et l’État, les contribuables locaux redoutent que les impôts locaux servent de variable d’ajustement pour lever des fonds supplémentaires.
Pour l’instant la municipalité est restée sage.
Comme la grande majorité des 317 communes de l’Allier, elle n’a pas augmenté le taux de sa taxe foncière en 2023.
Mais, selon l’Argus des communes, la pression fiscale locale sur les particuliers est déjà forte avec un ratio de 137,9 contre 106,4 pour les communes de profil comparable.
Le prochain millésime coïncidant avec le lancement effectif de la rénovation de l’hôtel de ville, c’est en 2024 que la machine à taxes locales risque de s’emballer.
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