En 2022, Bagnolet (Seine-Saint-Denis) s’était déjà signalée comme l’un des communes de France où les impôts fonciers ont le plus augmenté (+ 15%) et un maire socialiste, Tony Di Martino, jugé pour emploi fictif et finalement relaxé par le tribunal de Bobigny.
En 2023, cette commune de 36 000 habitants défraie à nouveau la chronique avec la démission de Olivier Taravella, adjoint en charge des finances, qui vient de claquer la porte de la mairie pour protester contre une masse salariale à la dérive.
Dans le courrier qu’il a adressé au maire (avec copie au préfet), le démissionnaire qui tenait ce poste depuis 2014 tire la sonnette d’alarme et redoute que la Ville soit incapable d’honorer ses engagements financiers dès 2024.
La situation est si préoccupante que d’anciens membres de l’équipe municipale affirment que la mairie doit être placée sous monitoring préfectoral.
C’est notamment le cas de Marie-Laure Brossier, ancienne élue déléguée au numérique (2014-2017), pour qui la mise sous tutelle de Bagnolet est l’unique façon de stopper l’hémorragie financière qui va emporter la ville.
Rare, récemment évoquée dans le cas de Paris, la mise sous tutelle permet aux préfets de prendre la main sur la politique budgétaire d’une collectivité quand sa situation est dégradée et qu’elle n’a pas suivi les recommandations de la Chambre régionale des comptes.
Comment en est-on arrivé là ? L’enquête du Point donne les éléments de réponse.
Bagnolet c’est les copains d’abord.
Lors de son entrée en fonction, Olivier Taravella a trouvé une situation financière chaotique, notamment liée à des recrutements tous azimuts.
Comparée à une ville de même catégorie comme Alfortville, les dépenses de personnel varient du simple au double : environ 27 millions à Alfortville, contre près de 50 millions à Bagnolet !
D’après Marie-Laure Brossier, la dérive de ces charges de personnel tient notamment au clientélisme municipal.
Pour conquérir la mairie (2014) et conserver son siège (2020) Tony Di Martino s'est allié à la mouvance indigéniste-coloniale locale, explique-t-elle dans les colonnes du Point.
Une fois élu, Tony Di Martino a renvoyé l’ascenseur en engageant du personnel surnuméraire alors que les postes indispensables restaient à pourvoir !
Résultat, la mairie ne parvient plus à faire face à la masse salariale occasionnée par cette vague de recrutement.
Tous les voyants financiers sont au rouge.
La capacité d'autofinancement (CAF) nette de Bagnolet, en clair ce qui reste dans les caisses une fois que la commune a réglé ses charges, est négative, quand une ville comme Alfortville dispose d’un reliquat de 7,75 millions d'euros (CAF nette en 2021).
Cette situation n’est pas nouvelle : dans un rapport portant sur la période 2012-2017, la Cour régionale des comptes relevait déjà que la capacité d'autofinancement nette de Bagnolet était systématiquement négative sur la période contrôlée (- 9 millions d'euros en 2017).
Pour équilibrer son budget, la Ville est contrainte d’emprunter.
Le passif cumulé au fil des ans atteint aujourd’hui une proportion himalayenne : il faudrait 54 ans à la Ville pour éponger ses dettes si elle consacrait toutes ses ressources disponibles à ce remboursement alors que cet effort tournerait autour de 3 à 5 ans dans une commune bien gérée.
Selon le Point, la mairie de Bagnolet évoque principalement « la politique libérale menée par le gouvernement » qui frapperait « de plein fouet » les collectivités locales pour expliquer l’impasse financière dans laquelle elle se trouve.
Cette réponse circonstanciée ne convainc pas grand monde : pour la période 2012-2017, la Cour régionale des comptes pointait déjà du doigt un budget caractérisé par de « nombreuses anomalies » et un « endettement considérable alourdi par des charges de personnel anormalement élevées par rapport aux communes de la même strate de population exerçant des compétences comparables ».
Moi qui ai travaillé près de vingt ans dans cette commune (dans le privé) je suis attristé de constater, depuis plusieurs décennies, l'absence totale de responsabilité de saine gestion des élus locaux, préférant traiter avec la faune locale qui se fout de la France comme de sa première paire de babouches.
Le fonctionnement du bled tout simplement
Le clientélisme est une catastrophe, beaucoup y ont recours, pas seulement des communes, des départements, des régions et même au plus haut de l'état. Par exemple les conseillers ministériels, en 2020 le gouvernement Castex en comptait plus de 550, payés environ 9000 € par mois. A quoi servent les minsitres ? Ce sont les conseillers qui font le boulot ! Ces conseillers sont très souvent des proches, amis ou familles.
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