Nous republions ci-dessous un article paru en 2011 dans notre ancien magazine mensuel, « Le Cri du Contribuable ». L'actualité le justifie, avec une baisse des prix à la pompe sur la période récente. Nous rappelons dans cet article que sur le temps long, les prix à la pompe ont explosé, notamment à cause de la taxe intérieure sur les produits pétroliers, qui peut représenter 40% des prix, en plus des 20% de TVA.
France 2 diffusait le mardi 29 mars 2011, dans son journal télévisé de 20 heures, un sujet sur la proposition du groupe socialiste à l’Assemblée nationale de geler par décret les prix du carburant.
Sans le vouloir, France Télévisions donne aux téléspectateurs le moyen de mesurer l’évolution des prix de l’essence sur la durée. On peut voir une infographie des prix moyens à la pompe constatés fin mars 2011 , et une image des prix (en francs) d’une station-service en août 1990 , lorsque le Premier ministre de l’époque, Pierre Bérégovoy, avait bloqué par décret les tarifs de l’essence.
En août 1990, alors que l’on était en pleine flambée des cours due à l’annexion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein, le prix à la pompe dans la station-service servant d’exemple était de 3 francs 85 pour le diesel, 5,54 pour le super plus et 5,69 pour le super, soit respectivement 0,59, 0,85 et 0,87 euro (1 euro = 6,55957 francs).
Fin mars 2011, les prix moyens sont respectivement passés à 1,36, 1,50 et 1,54 euro.
Ce qui correspond à des évolutions respectives de 131, 76 et 77 % entre 1990 et 2011. L’inflation officielle pendant cette période, calculable à l’aide de cet outil, est de 42,9 %.
Ce prix excessif s’explique-t-il seulement par la « spéculation » sur les cours du pétrole, comme l’avance un peu vite le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault ?
Non, car la réponse est également à trouver dans la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) et la TVA, qui, à l’époque où les cours du pétrole étaient plus bas, ont représenté jusqu’à 80 % du prix du super ! Aujourd’hui que les cours sont plus élevés, elles n’en représentent « que » 60 %, dont 40 % de TIPP.
Plutôt que de vouloir geler artificiellement les prix à la pompe, les socialistes feraient mieux de proposer la baisse de la TIPP en proportion de la hausse des cours, et sans mesure démagogique comme, au Royaume-Uni, la compensation de cette baisse de la taxe à la pompe par une hausse de celle sur les compagnies pétrolières : au final, c’est sur l’automobiliste que cette hausse est répercutée.