L'ex-ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique mais également "Envoyée spéciale pour l'alliance solaire internationale" (sic) est visée par une enquête préliminaire du parquet financier sur ses frais d’ambassadrice. Le parquet soupçonne une utilisation à des fins personnelles de l’enveloppe mise à sa disposition.
Dans une réponse datée du 25 février à une question écrite du député Charles de Courson, le gouvernement dévoile le coût de Ségolène Royal pour ce poste d'ambassadrice "thématique" non rémunéré mais défrayé.
Les dépenses se sont élevées à 26 924 euros en 2017, 66 167 euros en 2018 et 56 622 euros en 2019, soit près de 150 000 euros au total, entre sa prise de fonction, en septembre 2017, et sa révocation, le 24 janvier 2020.
Des crédits de frais de mission et de représentation pour l'exercice de ses fonctions payés par ses deux ministères de tutelle : le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et le ministère de la Transition écologique solidaire.
Trois agents contractuels (voir ci-après) ont été également mis à la disposition de l'ex-ministre. Leur rémunération n'est pas connue.
Ségolène Royal n'a pas dépensé l'ensemble de l'enveloppe (100 000 euros) mise à sa disposition pour payer ses frais de mission et de représentation.
Accusée d’absentéisme lors des réunions du Conseil de l’Arctique, l'ancienne ministre a dénoncé une "fake news".
En 2009, Nicolas Sarkozy avait créé sur mesure un poste d’«ambassadeur en charge de la négociation internationale aux pôles Arctique et Antarctique» pour Michel Rocard.
Entre la mort de l’ancien Premier ministre socialiste en 2016 et la nomination de Ségolène Royal, le poste était resté vacant. Ce qui tend à démontrer que cette mission n'a rien d'indispensable ou que du moins elle peut être confiée à des ambassadeurs "classiques" qui connaissent le métier.
Après avoir échoué à prendre la direction du programme des Nations unies pour le développement, s’être vu refuser un poste de ministre par le nouveau président de la République, Ségolène Royal avait évoqué de multiples pistes de reconversion, notamment le fait de devenir chroniqueuse télé.
Au final, elle fut nommée ambassadrice des pôles par Emmanuel Macron (Ségolène Royal était au premier rang du meeting de second tour du futur Président le 1er mai 2017 à la Villette) et entra en fonction le 1er septembre 2017.
Elle a fait fondre les finances de la Région Poitou-Charentes, on l'a chargée de la préservation de la banquise…
Des questions se posent néanmoins sur les pratiques de la politicienne. Ce n'est sans doute pas un hasard si elle est visée par une enquête préliminaire du parquet financier. Celui-ci soupçonne une utilisation à des fins personnelles des moyens humains et matériels mis à sa disposition.
Ségolène Royal étaient épaulée pour l'accomplissement de ses missions de trois agents contractuels, rémunérés par le ministère des Affaires étrangères.
À savoir, selon la cellule investigation de Radio France : une assistante personnelle salariée à plein temps, "qui la suit depuis l’époque où elle était députée", un conseiller en communication salarié à plein temps ; et un troisième collaborateur, chargé de mission, "embauché pour des missions en CDD de six mois".
Ces trois collaborateurs, payés par le contribuable, ont accompagné l'ambassadrice dans le cadre d'événements n'ayant rien à voir avec la mission qui leur était dévolue par le Quai d'Orsay.
Promotion - à Rome ! - du livre de Ségolène Royal "Ce que je peux enfin vous dire", activitées menées pour le compte de sa fondation "Désirs d’avenir pour la planète", visite d'usine, inauguration d'hôpital en Poitou-Charentes, inauguration du salon Cosmetic360 à Paris...
Fin décembre 2019, Ségolène Royal affirmait qu'un dépôt de plainte pour diffamation était "en cours", suite aux allégations de Radio France.
En matière d'argent public, le bilan de Ségolène Royal est particulièrement négatif. Elle a toujours été une reine de la gabegie publique. Voici trois exemples parmi tant :
L’ancienne présidente de la Région (de 2004 à 2014) n’a jamais caché le fil de sa pensée : « La question, ce n’est pas demander trop, c’est de demander juste ». C’est donc à grands coups de subventions publiques que Ségolène Royal a imposé sa justice dispendieuse en Poitou-Charentes.
Résultat : une capacité d’autofinancement négative pour 2015 et une capacité de désendettement très dégradée de 19 ans, selon un rapport de la Cour Régionale des Comptes de 2016. Les bourdes royales se sont succédé, avec une inconscience qui défie l’entendement...
L'élue, alors ministre de l’Environnement (2014-2017) de François Hollande, décide de promouvoir les routes solaires, avec pour objectif le déploiement de 1 000 kilomètres de voies routières dans toute la France. À savoir, un revêtement routier composé de capteurs photovoltaïques qui génèrent de l’électricité.
Ségolène Royal inaugure en décembre 2016 la première route solaire au monde à Tourouvre - village de 3 200 habitants dans l’Orne. La route n'a pas tenu le choc : "joints en lambeaux, panneaux solaires qui se décollent de la chaussée", des orages qui ont fait disjoncter la route, a pu constater Le Monde en juillet dernier.
Cette route produit deux fois moins d’électricité que prévu, alors qu’elle a coûté 5 millions d’euros à l’État. D’autres routes solaires sont un échec, comme à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), et ce par manque de soleil...
Le ministère de l'Environnement a publié en février 2017 une brochure intitulée « Ségolène Royal au service de la Planète et de l'excellence environnementale de la France – Panorama des actions » (sic).
Un livret payé par le contribuable à la gloire de la ministre, rédigé par les agents du ministère de l'Environnement (des fonctionnaires ont donc travaillé pour l'auto-promo de l'éléphante socialiste) et adressé à un parterre de médias (une centaine de journalistes).
Une brochure glorificatrice de 36 pages, dans laquelle Ségolène Royal omettait de parler du fiasco financier de l'écotaxe poids-lourds et ses fameux portiques (1 milliard d'euros dépensés en pure perte en 2013-2014).
Faut-il en être surpris ? l'inénarrable Madame Royal nous avait prévenus en 2007 : « On perd beaucoup de temps dans les querelles de chiffres ». Une déclaration qui en dit beaucoup.
Ségolène Royal, ou l'exemple-type de l'élu(e) qui ne s'interdit aucune dépense quand il s'agit de l'argent des autres...
Jean-Baptiste Leon
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