Loin de servir l’intérêt général, la réserve parlementaire est bien souvent au service des intérêts électoraux des élus. Dernier exemple en date : le financement d’une étude controversée sur les OGM par l'ancien député et actuel sénateur François Grosdidier.
Parmi les avantages peu transparents des députés et sénateurs, existe celui de la réserve parlementaire.
Chaque chambre alloue tous les ans un budget (58 millions d’euros pour le Sénat, 90 millions d’euros pour l’Assemblée) à une cagnotte qui sert à financer, en toute opacité et sans aucun justificatif, certains projets à l’initiative des parlementaires.
Loin de servir l’intérêt général, ce système, depuis longtemps perverti, est bien souvent au service des intérêts électoraux des élus.
Dernier exemple en date : le financement d’une étude controversée par le parlementaire François Grosdidier.
Interrogé par l’AFP, repris sur le site du quotidien Libération, le sénateur UMP de la Moselle a déclaré qu’il avait consacré en 2006 «100 000 euros sur le montant de sa réserve parlementaire» à une étude visant à mettre en évidence la dangerosité supposée d’un maïs génétiquement modifié, alors qu’il était député.
Officiellement opposé à la culture OGM, connaissant le passif du chercheur pilotant l’étude (Gilles Eric Séralini) et de son association (Criigen), adversaires déclarés de cette technique, ce représentant de la Nation a donc délibérément outrepassé sa mission d’élu en finançant directement un lobby.
Supprimer la réserve parlementaire
Cet exemple est un cas flagrant de l’utilisation clientéliste de la réserve parlementaire, puisque François Grosdidier se vante publiquement d’avoir agi ainsi avec l’argent des contribuables.
Lequel argent public permet à l’ancien député et actuel sénateur de la Moselle se donner à bon compte une image de chevalier blanc de la lutte anti OGM. Ce n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres de l’usage douteux de ces millions d’euros que font les parlementaires de cette cagnotte, sans aucun vote, et à la tête du client.
Claude Bartolone, actuel président de l’Assemblée nationale, a d’ailleurs déclaré vouloir apporter plus de transparence à ce système, notamment en rendant publique la liste des subventions allouées via la réserve parlementaire.
C’est bien évidemment insuffisant, ces deux cagnottes doivent êtres simplement supprimées, à l’Assemblée comme au Sénat.
Rien ne justifie, dans une démocratie moderne, l’opacité et l’absence de démocratie dans l’attribution de subventions publiques.