Jean Kiffer, à la tête de la commune de 1965 à 2011 (année de son décès) fit bâtir pléthore d’infrastructures : un aquarium, une salle de spectacle de douze mille places, le Galaxie, une piste de ski en intérieur, le Snowhall, une patinoire et une piscine olympiques (construites dans les années 1970), une salle d’expositions temporaires, l’Expocenter, sans oublier un golf de 18 trous et des cinémas multiplexes qui bénéficient de subventions pour équilibrer leur budget.
Station thermale, Amnéville compte également un casino et deux équipements de loisirs aquatiques : Thermapolis (tout public) et Villa Pompéi (public majeur).
Jean Kiffer comptait sur ces projets pour sortir sa ville de la crise de la sidérurgie lorraine. À tel point que lors de ses vœux de 2011, quelques mois avant sa mort, l’édile présentait sa commune comme une « ville entreprise », ayant généré au moins 2 500 emplois directs grâce à ces établissements culturels et sportifs.
Mais à partir des années 1990, ces équipements ont grevé les finances de la commune. Au fil des années, les comptes continuèrent de se dégrader, à tel point que le placement sous tutelle d’Amnéville fut envisagé. La ville est toujours très endettée des décennies plus tard:1 538 euros par habitant en 2017, contre 893 euros en moyenne pour une ville de même catégorie.
Éric Munier, le maire actuel, a fortement augmenté les impôts pour préserver les centres culturels et sportifs. Une politique qui génère de nombreuses contestations.
L’exemple le plus frappant de cette gabegie est le Snowhall. Un chantier à 20 millions d’euros hors taxes.
Équipement sportif unique en France, le Snowhall est une piste de ski en intérieur (620 mètres de long, 35 mètres de large, et un dénivelé de 90 mètres) entièrement couverte : vous pouvez dévaler sur de la neige fraîche alors qu’il fait 25 degrés dehors !
Inauguré en 2005, le Snowhall a d’abord suscité l’engouement mais la fréquentation a vite diminué. Un gouffre énergétique mais surtout financier pour la commune.
À tel point qu’en 2016 la Cour des comptes avait préconisé la fermeture « dans les plus brefs délais » du dernier grand projet pharaonique de Jean Kiffer.
Raisons invoquées par la Cour : le déficit structurel de la régie municipale qui en assure la gestion et l’absence de perspective de retour à l’équilibre, à cause d’une fréquentation trop faible (130 000 skieurs par an). Les magistrats avaient notamment pointé du doigt des impayés aux montants faramineux : 2,3 millions d’euros de loyers dus et 1,7 million d’euros de factures d’électricité non honorées…
Incapable de redresser la barre, la municipalité a confié en novembre 2018 la gestion du Snowhall à une entreprise privée spécialisée dans les stations de ski.
(Article extrait du Livre noir des gaspillages 2019)
Consultez la note et les indicateurs financiers de la ville d'Amnéville sur le site de l'Argus des communes
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