L’héroïne ? « Après quelque temps de consommation (…), l’usager ne pique plus du nez, a plus de facilité pour communiquer avec son entourage et commence à apprécier les effets relaxants et planants. Il se trouve dans un état de bien-être total. »
La kétamine (un anesthésiant vétérinaire) ? « Dès les premières minutes, tu ressens un changement de perception (…) ; tu peux, par exemple, te retrouver à trois mètres du sol et voir ton corps allongé en bas. »
Ces quelques lignes, dont on imagine l’effet incitatif qu’elles peuvent avoir sur certains, figurent en bonne place sur deux sites Internet en accès libre : celui de Keep Smiling (« Gardez le sourire »), « conseillé par Asud (Auto-support des usagers de drogue) », et celui de Techno +.
Or ces deux dernières structures sont financées par l’Etat, avec l’argent de nos impôts, à hauteur, respectivement, de… 230 000 et 220 000 € par an ! Difficile, pourtant, d’ignorer la réalité de ces associations.
La première, dont le logo a la forme d’une… seringue, évoque dans son journal « le plaisir que chacun retire d’une prise de drogue » et revendique clairement « l’usage de la drogue comme droit légitime et imprescriptible protégé par la déclaration des droits de l’homme de 1789 ».
Pour fêter le 50e numéro de son journal, son comité de rédaction est allé jusqu’à s’offrir un « test » de… 50 « produits stupéfiants » !
Quant à la seconde, Techno +, l’un de ses ex-présidents a été poursuivi pour « provocation à l’usage des stupéfiants » à la suite de la publication sur son site d’un très explicite dossier sur le « shoot propre ».
Extrait : « Pour un sniff propre, débouche bien tes narines, prépare bien tes lignes, enfonce bien ta paille, envoie la purée (sic) haut dans la cavité nasale, rince-toi bien le nez et entretiens tes narines (…) car il faut lubrifier et restaurer tout ce bazar (re-sic)».
Doit-on, au nom de la « réduction des risques », continuer d’injecter chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros dans ces associations dont le message et les méthodes se situent aux antipodes de la « lutte contre la toxicomanie », poste budgétaire duquel elles perçoivent l’essentiel de leurs subventions ?
Comment justifier les 230 000 € octroyés à Asud, lorsqu’une partie au moins de cet argent est utilisé, sur son site, à promouvoir la culture du cannabis ?
Au total, ce sont plusieurs dizaines de millions d’euros qui sont distribués chaque année à une centaine d’associations, petites ou grosses, ouvertement favorables à la dépénalisation de la drogue ou aux « salles de shoot », que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a promis d’expérimenter « rapidement ». Matignon vient d’ailleurs de donner son feu vert pour l’ouverture d’une salle de consommation de drogue à Paris, courant 2013.
Outre Asud et Techno +, citons Gaïa (qui vient de percevoir 38 000 € de la Mairie de Paris pour une « campagne d’information » sur les « salles d’injection »), Act Up, Aides, Safe, Anitéa, SOS Drogue International, ou encore Prev’en Teuf, L’Oasis, La Case, Turbulence…
Ensemble contre le SIDA, qui organise chaque année le Sidaction, milite aussi – c’est moins connu – pour cette politique de « réduction des risques » qui consiste à faire la chasse aux effets et non à la cause, la drogue elle-même.
Ses subventions se montent à plus de 2 millions € par an émanant, à la fois, des collectivités locales (villes, régions), de grandes administrations (dont l’administration pénitentiaire !) et de différents ministères : «subvention de fonctionnement », « solidarité à l’égard des pays en développement », « santé publique et prévention »…
Selon l’ex-député UMP de Gironde Jean-Paul Garraud, en pointe sur ces questions, ces «nombreuses associations “branchées” orchestrent tout un tapage destiné à faire croire au Français moyen qu’il s’agit là de la seule solution pour aider les drogués à s’en sortir».
Mais les Français, justement, hostiles à plus de 70 % à toute dépénalisation des drogues dites « douces », savent-ils qu’à l’heure de la crise une part de leurs impôts sert à financer de telles associations ?
Mise en cause dans un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales, SOS Drogue international se voit notamment reprocher son « manque de transparence » et son « opacité dans la gestion ».
Au point, poursuit le rapport, que « malgré ses très importantes subventions publiques dont le montant augmente régulièrement (…) seule la poursuite du financement de ses activités par l’Etat est en mesure d’assurer la pérennité du dispositif immobilier et financier mis en place».
Bref, à l’image des toxicomanes dont elle prétend s’occuper, l’association est elle-même devenue… accro à l’argent public ! Comme la plupart d’entre elles…
« C’est la croisade morale et la stupidité qui ont tué plus que les drogues », écrit Asud. Et si c’était, surtout, le coupable aveuglement des pouvoirs publics ?
Fabrice Durtal
Article extrait des Dossiers du Contribuable n° 11 « Associations : le scandale des subventions », février 2012.
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