Avec un chiffre d’affaires dépassant les 4 milliards d’euros annuels, Orpea est non seulement le plus gros gestionnaire de maisons de retraites, mais également la première foncière de santé en Europe.
En France, le groupe compte 228 EHPAD, emploie 14 000 salariés et héberge 27 392 résidents en 2021.
Malgré des coûts de pension élevés, le groupe touche largement des financements publics : plus de 360 millions d’euros chaque année.
Pour autant, l’IGF et l’IGAS pointent « les défaillances de la comptabilité analytique du groupe Orpea ».
Le rapport relève également un très fort degré de centralisation dans le pilotage d’Orpea. Cela a notamment pour conséquence une prise en charge tardive et aléatoire des dysfonctionnements :
« La complexité de ce circuit, présenté par le groupe comme une garantie de la sécurité juridique des signalements, contraste avec le peu de formalisation des procédures de signalement au sein de l’établissement et leur faible appropriation par le personnel ». Résultat, les délais de signalement sont en moyenne de deux semaines.
Plus important encore, le rapport dénonce le fait que le pilotage des établissements donne la priorité à la performance financière, les critères de qualité étant évalués séparément.
Ainsi, « l’attribution aux directeurs régionaux des primes et des bonus est fondée dans les deux cas sur la seule performance financière des établissements qu’ils supervisent ».
Les directeurs d’établissement sont pressurisés pour réaliser le maximum de performance financières, et reçoivent des consignes telles que le non-remplacement de tous les postes dans des EHPAD pourtant en situation d’occupation maximale.
Conséquence de ce management : le dépassement récurrent de la capacité d’accueil autorisée, « au détriment de la qualité de l’encadrement et des conditions de travail du personnel, déjà fréquemment en situation de sous-effectif ».
Le taux de rotation des personnels d’Orpea est quasiment deux fois plus élevé que la moyenne du secteur ; les accidents du travail sont également beaucoup plus fréquents.
Enfin, la pression sur la masse salariale confronte les directeurs d’exploitation à des difficultés de gestion des ressources humaines qui transparaissent dans les irrégularités sur les contrats de travail ainsi que dans les « glissements de tâches ».
Tous ces dysfonctionnements retombent inévitablement sur les résidents, pour beaucoup victimes de maltraitance.
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